mercredi 7 novembre 2012

Le journal interne d’entreprise, élément essentiel à la mémoire d’entreprise

L’ère industrielle a vu naître le journal interne d’entreprise et la Seconde Guerre Mondiale lui a donné plus de puissance avec un besoin accrue d’information. Véritable vecteur de motivation et de cohésion il participe à la productivité industrielle de l’époque et pour certains même à la victoire des Alliés selon l'article "Le Journal d'entreprise à la croisée des chemins de la technologie" de Charles Moumouni et Michel Beauchamp. La période post guerre guerre voit fleurir les journaux internes et son prolongement à travers de nouveaux outils par l’essor des nouvelles technologies.

Le journal interne a toujours eu pour vocation d’informer de façon descendante, de faire passer de l’information des dirigeants vers les salariés. Partie intégrante du développement social de l’entreprise, il encourage la fierté d’appartenance et dessine l’identité de l’entreprise, ses valeurs, son histoire. C’est une caisse de résonance qui met en scène les métiers et les hommes, ouvre des fenêtres aux collaborateurs sur d’autres projets, histoires... Donner de l’information apaise les collaborateurs qui vont prêter moins d’attention aux rumeurs et bruits de couloir, c’est un véhicule d’information primordiale.
Bien au-delà, le journal interne est un outil de communication entre salariés, les rallier à une cause commune, les amener à se rencontrer et à échanger. "Une entreprise doit élaborer un plan annuel dont l'objectif est de relayer sa stratégie, susciter l'adhésion de ses salariés, créer du lien et développer une culture commune", selon Jean-Marc Décaudin, co-auteur de "La Communication interne" (Dunod).
Le journal interne décloisonne de façon horizontale et verticale, il doit informer et donner de l’intelligence mais il doit  aussi procurer de la satisfaction et de la fierté.

Cependant, si on considère le journal d’entreprise comme un moyen d’information et de communication complet et continu dans l’organisation ne serait-il pas pertinent de l’envisager sous l’angle du management des connaissances ?

Le journal interne d’entreprise n’a pas pour vocation de rassembler le patrimoine, cependant, malgré lui il forme une mémoire. Selon Catherine Malaval dans son article « La presse d’entreprise, une mémoire de l’entreprise » il en forme même plusieurs :

- Une mémoire sélective
Le journal d’entreprise doit rassembler et non pas diviser, c’est en cela que sa mémoire est sélective car il évite les informations difficiles, qui pourraient diviser. Le journal est ‘éditorialement’ orienté, il n’est pas une boîte aux lettres, il véhicule un message, met en scène les actions et informations. Mais même les photos d’ateliers, témoignages, et informations sociales témoignent de l’état de l’organisation à une période donnée. C’est une photographie à un moment T, et toute photographie a un angle, une prise de vue, une position.

- Une mémoire du passé
Le journal interne relaie les mythes autour de la création et du développement  de l’entreprise. Il forme le canal de diffusion privilégié de ces histoires car l’écrit donne forme et pérennise l’aspect oral du mythe.
Au delà des contes et beaux mythes le journal interne recense les produits crées, valorise les innovations technologiques et ainsi permet d’établir une mémoire des savoir faire et prouesses techniques. Après les process, les produits, la communication interne promeuvent les sorties de produits, puis les valorisent puis les intègrent au patrimoine.
Ainsi le journal interne se fait mémoire du passé, d’un passé revisité, mis en scène certes, mais fonde un patrimoine en termes d’origines, de processus de fabrication et de produits développés.

- Une mémoire des représentations
L’entreprise a pris d’autres dimensions ces vingt dernières années, véritable acteur économique l’organisation se veut citoyenne, responsable et lieu d’enseignement. Les collaborateurs sont aussi la cible de ces messages et ceux-ci sont véhiculés par le journal interne. Par là même la culture d’entreprise, ensemble de symboles, représentations, codes et vocabulaires communs, se retrouve dans cette presse corporate. Chaque salarié peut ainsi trouver sa place, se représenter son « utilité » dans l’organisation, dans le groupe. Le journal interne doit donner du sens aux missions quotidiennes de chacun en donnant de la hauteur, de la visibilité. Et de cette façon rend chaque salarié ambassadeur de ce message, il l’engage dans la vision stratégique et dans sa communication à l’extérieur.  Ces connaissances sur les démarches de l’entreprise, ses engagements, ses activités et chiffres d’affaires sont essentielles.

En conclusion, le knowledge manager doit envisager le journal interne de l’entreprise comme une source d’information clefs sur le passé, véritable mémoire vivante il forme un film vivant de l’histoire de l’entreprise. Et bien au delà il peut au quotidien être un outil pertinent d’identification et modélisation des savoirs avant d’être un outil de transmission.
Nous pouvons également élargir cette réflexion aux autres outils éditoriaux de la communication interne que sont les intranets et les réseaux sociaux internes.

Sources

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