jeudi 29 avril 2010

Pôle de compétitivité Aerospace Valley

Basé en Midi-Pyrénnées et Aquitaine, ce pôle de compétitivité se concentre sur les domaines aéronautiques, l'espace ainsi que les systèmes embarqués. Dans ces domaines, c'est aussi le plus grand gisement d'emplois en Europe avec 120000 emplois industriels répartis à travers plus de 1600 entreprises. C'est par ailleurs le premier pôle français en termes d'enseignement supérieur et compte pas moins de 8500 emplois dans la recherche.

De nombreuses entreprises prestigieuses font partie du pôle comme Alstom, Airbus, Dassault, EADS, Thalès, Air France Industries, Safran, à travers Microturbo, Turbomeca et Snecma Propulsion Solide.

Organisé en DAS et DAT, ce pôle mondial a signé avec l'Etat un "contrat de performance" avec pour but l'excellence, le maintien de la place sur son segment, l'emploi et l'innovation.

Plus d'information sur ce pôle à cette adresse.


En terme d'intelligence économique (IE), ce pôle abrite un projet très intéressant, le projet IntellIEMIP, défini comme "action collective favorisant la démarche d'intelligence économique en e-formation dans le cadre d'un projet stratégique de développement d'entreprise, labellisé par le pôle Aerospace-Valley comme projet structurant".

Réalisé avec le soutien de l'Etat à travers la DRIRE mais aussi de l'Europe avec la FEDER, IntellIEMIP se veut un projet d'envergure qui a pour but de sensibiliser et d'accompagner les PME/PMI dans leur démarche d'IE. Afin de prendre leurs décisions stratégiques, un outil d'IE va être mis à disposition des entreprises. Développé par ARCTIA, il permettra "un accompagnement physique et dématérialisé" de la démarche.

Ce programme d'intelligence économique fait bénéficier les entreprises d'un réseau d'experts et d'une véritable méthode, pour la somme de 3500 euros. Le reste, à savoir 80% est pris en charge par l'Etat et l'Europe.

Source:
http://intelliemip.org/pages/home

Fabrice Maloney

Finance, Banque & Intelligence économique

S’il est bien un secteur d’activité où l’information tient une place prépondérante, c’est le secteur financier. La priorité dans l’acquisition d’une information valide et pertinente, rythme quotidiennement le pouls de la finance et a généré la fortune des agences de presse spécialisées tels que Bloomberg L.P. et Thomson Reuters.

Sous ce regard, l’intelligence économique semble y trouver une voix royale pour s’imposer et s’affirmer comme une discipline spécifique à haute valeur ajoutée. D’ailleurs, n’est-ce pas le propre de l’intelligence économique que de fournir une information cohérente, valable et spécifique en primeur?

Information qui, si elle réunit ces trois critères, entre pleinement dans le processus de gestion/anticipation des risques. De toute évidence, l’intelligence économique est vouée à supplanter le processus d’acquisition de l’information financière actuel ou, tout du moins, à le compléter en l’enrichissant et à optimiser la prise de décision d’investissement. Dans un tel processus, la quantification de l’intelligence économique, matière des plus immatérielles, se concrétiserait, en flux tendu, en avantage compétitif matérialisable et quantifiable.

Mais il n’en est rien ! Force est de constater que les pratiques d’intelligence économique peinent à percer dans le monde de l’information financière et des processus de décisions d’investissement. La problématique demeure à connaître les faiblesses qui bloquent cette discipline.

En vue "inside" bancaire, l’intelligence économique pèche par son image. En effet, les connotations et adjectifs qui s’y attachent, tel que l’espionnage économique, sont très clairement des freins dans une industrie mise à mal depuis trois ans. Dans cette logique, on observe que le "label intelligence économique" d’un collaborateur est un frein même à cette pratique. En effet, le fort rapprochement de ces praticiens et formations avec des instances gouvernementales, tel que le HRIE (Haut Responsable à l'Intelligence Economique) ou son remplaçant pour ne citer que lui dans le cas de la France, accentue le doute face au secteur privé.

Ainsi, la crainte majeure étant, dans le secteur financier, d’accueillir en son sein un membre plus loyal envers une institution publique et ses intérêts, qu’envers l’entreprise. Autrement dit, "une taupe".

Quelques exemples particulièrement récents renforcent cette suspicion. Dont notamment, l’affaire d’Hervé Falciani, employé d’HSBC Switzerland ayant transmis des listes de données-client au Fisc français durant l'été 2009. Certes, ce dernier n’est pas issu de l’univers de l’intelligence économique. Toutefois, sa démarche est précisément celle crainte d’un acteur du domaine. On se rend compte, dans la pratique, que l’intelligence économique se fait connaitre et accroît sa visibilité. Son efficacité et son usage gagne en reconnaissance malgré tout. Ainsi, nous retrouvons des pratiques d’intelligence économique dans la banque mais non impliquées aux métiers. Ces pratiques, se répandent de plus en plus, au moment du recrutement et du suivi des collaborateurs par l’organe de sécurité de la banque. Cet organe s’assurant du passé, de la véracité, des motivations d’un postulant, d’une carrière ou d’un curriculum vitae, ceci afin d’accroitre la confiance et le niveau d’accès aux données d’un collaborateur.

En termes d’appréciabilité, l’intelligence économique apporte là sans nul doute une réelle plus-value. Mais elle demeure cloisonnée à ses domaines d’activités « traditionnels » : renseignements, sécurité et minimisation des risques physiques. Mais, elle ne parvient pas encore à franchir ses frontières pour s’épanouir dans la dimension de l’analyse financière.

L’universalisation et le déploiement de l’intelligence économique dans le secteur privé passera-t-il pas un divorce avec l’institutionnel ?

CSM

Sources :

Apprendre grâce à World of Warcraft : la pédagogie du jeu

Une poignée de professeurs et spécialistes des jeux vidéos se sont réunis autour de Lucas Gillispie pour créer la World of Warcraft in School. Il s’agit d’un wiki - espace de travail collaboratif qui a pour objectif de construire des pratiques d’instructions autour du très répandu MMORPG (Jeu de rôle en ligne massivement multijoueurs) World of Warcraft. Le jeu sert alors de support pour un but plus large : l’enseignement à distance.
Ainsi par exemple, on y trouve des cours de poésie et de littérature ( « Quelle chanson ou poème le Barde d’Azeroth pourrait chanter à propos des aventures de votre personnage ? »), des cours de mathématiques (analyse du taux de dommages infligés à votre personnage par seconde en utilisant Microsoft Excel, optimisation du choix des armes après le résultat), aussi des cours d’interactions sociales (presque civique), avec des questions sur le leadership, sur les guildes, la gestion d’équipe, la censure…
Une partie intéressante, intitulée « Lessons to Develop 21st-Century Skills » autrement dit des idées pour développer chez les étudiants le travail collaboratif propre aux usages du web, résume des pratiques qui mériteraient sûrement d’être appliquées pour certains cours dans la vie réelle. On y trouve des suggestions d’activités comme :
  • utiliser un outil collaboratif et en ligne, pour organiser et promouvoir un évènement qui aura lieu dans le jeu WoW;
  • créer un script ayant pour thème un enjeu social, pour faire un court-métrage filmé dans WoW. Le publier sur des plateformes de partage de type Youtube, et le promouvoir sur son réseau social;
  • créer un podcast diffusant une discussion avec sa classe autour d’un problème particulier, ou d’un tutoriel basé sur sa propre expérience;
  • utiliser une présentation PowerPoint pour créer un débat sur un sujet relié à la classe, partager auprès de la classe le « feedback » sur le débat, mettre en ligne la présentation avec SlideShare, et promouvoir ce travail sur son réseau social;
  • utiliser les Voice Over IP (chat vocal, de type Skype, Gtalk etc.) pour conduire une mission dans le jeu WoW;
  • créer un site web ou un wiki autour d’un guide ou de tutoriels adressés à la classe.
L'intérêt de ce type d'initiative réside dans son immersion en entreprise, avec pour cadre des travaux de groupe, ou un service spécifique. Pour développer des « Bests Practices » ou mettre en lumière des compétences pour un usage en interne mieux valorisées, ces pratiques de «serious games» sont à explorer pour une application en gestion des connaissances.
Plus d’informations sur le site de World of Warcraft in School
Chloe Martin

Travail en réseau et rémunération : hybridation nouvelle des partages de connaissances entre salariés ?

Basée sur le modèle de travail des hackers, l’activité en réseau concilie cet héritage d’une culture du fun et de l’obsession, avec les exigences de contrôle et de tests répétés de l’environnement professionnel.
La question de la rémunération est intéressante à creuser : faut-il rémunérer les participants des communautés d’information en ligne proportionnellement à leur apport ?
La plupart du temps, la rémunération des participants se fait via la réputation. Plus on est visible et plus on interagit, plus les « points » de réputation garantissent la reconnaissance d’une ou plusieurs compétences du participant au sein de sa communauté. Contrairement aux modalités de travail « classiques », qui définissent les rôles individuels, les plateformes d’échanges collaboratifs contribuent à faire varier les rôles et les contributions.
Toutefois, si l’action de rémunération monayée risque de provoquer une privatisation du collectif, l’inverse pourrait être assimilé à la longue comme de l’exploitation de bénévoles.
Des plateformes de téléchargements comme Jamendo ou Revver, réservées à des auteurs non signés par des maisons de disques, fonctionnent sur un modèle économique qui propose des rémunérations à leurs auteurs les plus populaires, sous forme d’un reversement de revenus publicitaires ou de dons versés par les utilisateurs. Mais la popularité peut nuire à la notoriété : si un auteur/contributeur s’attire un seuil d’audience très important, à quel seuil doit commencer et s’arrêter la rémunération sur ce modèle?
Source : « L’évolution des cultures numériques : De la mutation du lien social à l’organisation du travail », sous la direction de Christian Licoppe, FYP Editions.
Chloé Martin

EVOKE : un "serious game" à la "saveur Intelligence Economique"

La croissance de l’industrie du jeu a permis le développement en parallèle des « serious games » dans les domaines de l’éducation, des affaires, la santé, la politique, de l’ingénierie, de la défense…L’usage de ces jeux dans une démarche de management des connaissances peut s’avérer pratique et efficace sur de nombreux plans, tant techniques que humains. Beaucoup de bruits tournent autour d’Evoke, un jeu éducatif axé sur la jeunesse de l’innovation sociale et le développement. Ce dernier-né présente des caractéristiques particulièrement intéressantes en termes d’apprentissage des notions de l’intelligence économique.
Pour rappel, un "jeu sérieux" (« serious game » en anglais) est un logiciel informatique qui utilise les ressorts ludiques issus du jeu vidéo, dans une intention sérieuse. Il peut être mis en place dans plusieurs domaines ( armée, médecine, entreprise) et avec différentes formes d’approches (pédagogique, informative, communicationnelle, marketing, idéologique).


EVOKE trailer (a new online game) from Alchemy on Vimeo.


Evoke résulte de discussions entre le World Bank Institute et diverses Universités, qui cherchaient des pistes pour encourager leurs élèves à s’impliquer dans les communautés locales et développer des solutions innovantes aux défis du développement local. Le but étant de confronter les élèves à des problèmes réels et de développer leurs capacités à créer, à innover et à entreprendre.
D’après les termes de ses concepteurs, Evoke est conçu pour donner aux jeunes partout dans le monde, et particulièrement en Afrique, des clés pour commencer à résoudre de graves problèmes sociaux comme la faim, la pauvreté, la maladie, les conflits, les changements climatiques, l’énergie durable, les soins de santé, l’éducation et les droits de l’homme…Le jeu en lui-même ne va pas apporter de solutions pour ces enjeux, mais il permettra aux joueurs de générer leurs idées. Le jeu est un support qui crée un contexte propice à l’élaboration d’idées.
Durant 10 semaines à partir du 3 mars 2010, les joueurs seront appelés à remplir une série de dix missions et dix quêtes - une par semaine. Le livre “texte” pour ce cours est un roman graphique en ligne écrit par Kiyash Monsef. La réalisation graphique a été faite par Jacob Glaser, qui a notamment travaillé avec Stan Lee.
Située en l’an 2020, l’histoire suit les efforts d’un mystérieux réseau dont l’objectif est de résoudre des problèmes divers, localisé en Afrique. Chaque semaine, les joueurs devront élucider le mystère du réseau Evoke à travers différents scénarios.
Les joueurs qui terminent les dix missions en ligne sur dix semaines, pourront peut-être recevoir par le World Bank Institute une distinction particulière : le titre d’« Innovateur social 2010 ». Les meilleurs joueurs gagnent également des mentorats avec des innovateurs sociaux expérimentés et chefs d’entreprises de partout dans le monde, et des bourses pour partager leur vision d’avenir lors du Sommet EVOKE à Washington DC.

Jane McGonigal, directrice de la réalisation, décrit le jeu comme «un appel urgent à l’innovation.»
«Quand nous évoquons, nous recherchons des solutions créatives. Nous utilisons toutes les ressources dont nous disposons. Nous accueillons tous les participants qui se proposeront. Nous prenons des risques. Nous venons avec des idées qui n’ont jamais été tentées auparavant. C’est ce que nous demandons aux joueurs de faire dans ce jeu en ligne. Pour apprendre à résoudre les problèmes les plus difficiles au monde avec la créativité, le courage, l’ingéniosité et la collaboration »
Concrètement, le jeu tourne autour de cinq grandes “super-menaces” - les maladies pandémiques, l’effondrement du système alimentaire, la crise énergétique, des proscrits technologiques et de la diaspora mondiale des réfugiés. Les joueurs construisent le scénario au fur et à mesure de leur choix, ainsi que des stratégies et des solutions à ces menaces, afin d’obtenir des badges qui représentent une gamme d’aptitudes de collaboration.
Ce qui est intéressant du point de vue d'une démarche de management des connaissances dans ce type de jeu, c’est qu’il s’agit d’un concept rassemblant des actions collectives à grande échelle, avec des centaines ou des milliers d’étrangers qui se retrouvent en ligne pour coopérer et résoudre des problèmes complexes. De plus, l’utilisation de mécanismes de jeu vidéo traditionnel - les missions, les réalisations, les badges… - est un excellent moyen de rendre les activités plus attrayantes, et percutantes.
Chloé Martin

samedi 24 avril 2010

Moteurs de recherche et Protection des données personnelles

En avril 2008, le Groupe de Travail Article 29 (G29), qui regroupe les organismes européens de protection des données (dont la CNIL française), a émis une recommandation afin que les moteurs de recherche Internet diminuent les délais de conservation des données personnelles de navigation des internautes à 6 mois maximum. Passé ce délai, les données personnelles doivent être effacées ou rendues anonymes. Face au manque de réactivité des moteurs de recherche, le G29 a réitéré sa recommandation fin 2009.

C’est ainsi que le 19 janvier 2010, Reese Solberg, Privacy Manager pour le moteur Bing de Microsoft, annonçait dans un communiqué de presse que d'ici 12 à 18 mois, les données personnelles récupérées par le moteur seront supprimées après 6 mois de conservation au lieu de 18 mois actuellement.
Concernant Google, les adresses IP sont rendues anonymes au bout de 9 mois, mais les cookies sont conservés pendant 18 mois. Il semble qu’il ne soit pas prévu de réduction plus importante du délai de conservation des données pour ce moteur.
Quant à Yahoo!, les données personnelles actuellement conservées 13 mois devraient voir leur délai de rétention réduit à 3 mois d’ici mi-2010.

Les informations récupérées par les moteurs de recherche portent sur la navigation des internautes : cookies, balises web, requêtes de recherche web, date et heure de la recherche, liens consultés ; ainsi que sur le système utilisé par l’internaute : adresse IP, système d’exploitation, version et langue du navigateur, etc.

Les moteurs commencent donc à se conformer aux recommandations du G29, avec une mise en place plus ou moins tardive en fonction des agents de recherche. Il faut dire que la réduction du délai d’exploitation des données commerciales leur imposera un coup financier non négligeable, ce qui explique leur lenteur à agir dans le sens voulu par le G29.

Cynthia Nivet

Sources / Pour aller plus loin :
Groupe de travail G29 sur la protection des données (site de la Commission européenne)
Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL)
Communiqué Solberg (19 janvier 2010)
Google
Yahoo!
Bing

vendredi 16 avril 2010

Vidéo de la conférence intelligence économique "Main Basse sur l'Occident: IE ou fiction ?" 26 mars 2010

Vif succès pour la conférence-interview de Bernard Besson, auteur du roman « Main basse sur l’Occident » (éditions Odile Jacob), par Pascal Junghans, journaliste, organisée le 26 mars dernier par le mastère spécialisé Intelligence Economique et Management des Connaissances (IEMC) de SKEMA Business School, Campus de Paris La Défense.

Devant un public attentif, les deux intervenants se sont employés à extraire de ce thriller captivant des réponses à des problématiques d’une actualité brûlante. Loin des idées reçues, il est ainsi apparu que la Chine réussit bien plus par une vision globale et une anticipation des enjeux mondiaux, par une connaissance fine de nos approches occidentales de l’avenir et … par la lecture attentive de nos publications scientifiques, que par l’espionnage massif dont on la taxe systématiquement.

On retiendra aussi quelques phrases clés pour notre propre action : « pour réussir une politique d’intelligence économique il faut d’abord savoir ce que l’on veut », ou « aujourd’hui, dans la compétition mondiale, il ne faut pas astiquer nos baïonnettes mais nos intelligences et notre curiosité » ou encore « il y a une véritable gouvernance bilatérale à mettre en place dans les relations franco-chinoises ».

Les questions des participants ont succédé à celles de Pascal Junghans, permettant aux deux orateurs de préciser leur pensée concernant l’intelligence économique française et européenne.

Vous pouvez visualiser la vidéo de cette conférence directement ci-dessous ou sur le compte compte Dailymotion de SKEMA Expert. Des photos sont également disponibles ici.

Pour être informés de nos prochains évènements, nous vous invitons à continuer à consulter notre blog et/ou:



Main Basse sur l'Occident - IE ou fiction ? Partie 1


Main Basse sur l'Occident - IE ou fiction ? Partie 2


Main Basse sur l'Occident - IE ou fiction ? Partie 3


Main Basse sur l'Occident - IE ou fiction ? Partie 4