lundi 30 novembre 2009

Google, big brother ?

Qui n'a jamais entendu cette interrogation, souvent même devenue une affirmation pour beaucoup. En effet, devant la multiplication des services offerts par le géant de l'internet (gmail, youtube, Picasa), Google se retrouve propriétaire d'une masse très importante d'informations relatives aux internautes utilisant ses services.
Dans un but de transparence (et de respect de la loi relative à l'informatique et aux libertés) Google a décidé de créer un nouvel outil permettant de centraliser l'ensemble des informations que nous lui laissons lors de l'utilisation de ses outils : Google Dashboard. Cette page permet également de paramétrer (modifier le niveau d'accès, effacer) les données en sa possession.

Google présente ce service avec ces phrases : "Nous sommes parfaitement conscients de la confiance que vous nous accordez, ainsi que de notre devoir de protéger la confidentialité de vos données. À cette fin, vous êtes informé des données qui sont collectées lorsque vous utilisez nos produits et services".

Pour plus de sécurité, cette page n'est accessible qu'après avoir entré le mot de passe de son compte google, quand bien même l'utilisateur était déjà connecté.

Cliquer ici pour accéder à Google Dashboard
Cliquer ici pour visionner la video de présentation en français réalisée par Google

Adrien Catella

dimanche 29 novembre 2009

A chaque diamant son passeport

La chambre de commerce internationale estime qu'aujourd'hui le commerce mondial de produits contrefaits représenterait 7% du commerce international (calcul établi sur la base des saisies douanières), soit un montant avoisinant les €360 milliards.

Le marché des biens de luxe est l'un des premiers touché par ce « fléau ». La Fédération de l’industrie Horlogère suisse, considère que la production annuelle de montres suisses contrefaites se chiffre à 40 millions d'unités, pour un bénéfice net atteignant le milliard de dollars (approx. €670 millions, Communiqué du 6 février 2009). Le phénomène prend toute son ampleur lorsqu’on le rapporte aux volumes des exportations horlogères suisses de 2008 : 26 millions d’unités.

Mais le secteur horloger n'est pas l’unique victime de ce « fléau ». Eric Woerth (Communiqué Campagne contre la contrefaçon organisée par le Comité Colbert, Avril 2009), soulignait que les agents des douanes avaient saisi 6,5 millions d'articles contrefaits en 2008, pour une valeur de €467 millions, soit une augmentation de + 41% par rapport à 2007. Le secteur textile à lui seul représentait 1,2 million de pièces saisies.

Cette explosion est à relier avec l’utilisation d’internet, qui facilite la connexion entre acheteurs et vendeurs « peu scrupuleux » sous couvert d’anonymat. C'est la thèse soutenue par Eric Woerth, qui divulguait que le nombre de produits saisis par les douanes françaises, via des échanges sur le web, avait connu une croissance de 155% (passant de 244 000 en 2007 à plus de 623 000 en 2008,). On comprend mieux dès lors les conflits qui opposent de manière récurrente LVMH, Hermès et les autres grands noms du luxe à Ebay; Ainsi que les pressions exercées par ces mêmes acteurs auprès de Neelie Kroes (Commissaire européenne à la concurrence) concernant l’autorisation de la vente en ligne des produits de luxe. En effet la Commission européenne vise à libéraliser les réseaux de distribution du luxe, et donc remettre en cause le principe de distribution sélective accordé au secteur, afin de permettre à des sites comme Ebay de concurrencer les grandes maisons.

En Février 2009, afin d'endiguer la progression de la contrefaçon au sein de cette industrie, le gouvernement français et le comité Colbert (composé de soixante-dix groupes de luxe), annonçaient le lancement d’une campagne de lutte contre la contrefaçon basée sur la publication de 10.000 affiches (en français et en anglais) dans les aéroports afin de sensibiliser les consommateurs sur les risques encourus.

Quelle Solution Apporter ?

Afin de lutter contre ce phénomène, les producteurs de diamants portent leurs espoirs sur la mise au point de nouveaux procédés d’identification « of the woman’s best friend ». La technologie doit permettre aux acheteurs de se rassurer quant à la qualité des produits acquis et permettre aux autorités d’identifier plus rapidement et avec un degré d’erreur quasi nul l’origine des diamants contrôlés.

De Beers Group
, entreprise leader dans les domaines de l'extraction et la distribution de diamants, s'associe à EDAPS Consortium, une entreprise ukrainienne spécialisée dans la protection de documents réputés inviolables.

EDAPS est notamment en charge de contrats relatifs de la production de passeports, et c’est exactement ce que De Beers requiert pour ses pierres précieuses. Un passeport individuel et inviolable qui permettra de d'assurer l'authenticité et la traçabilité du produit.

EDAPS donne un numéro unique à chaque pierre qui est gravé et rendu imperceptible, hors mis via l’utilisation d’un équipement spécifique. Le passeport contient une photo de la pierre, son numéro d'identification, son poids en carat, une définition de sa clarté, de sa coupe exacte ainsi que de ses origines et « mensurations ». Ces informations sont retranscrites sur une page en polycarbonate réputée indestructible. Chaque passeport est protégé par 29 cryptages (non divulgués pour des raisons évidentes; le chiffre 29 est lui-même à nuancer) rendant sa contrefaçon comme sa modification "impossible".

"While the De Beers Diamond Passport is the first to utilize this new secure identification and authentication technology, its success has enabled us to pursue expanded use of highly sophisticated security measures that include spectral taggants, contactless chips and customized holograms to provide effective, secure and reliable documents to help protect a wide range of valuables and consumer products," said Yuri Sidorenko, Chairman of the Advisory Board of the EDAPS Consortium (Interview issue de quotes.stocknod.com).

Cette innovation représente une avancée significative dans la lutte contre la contrefaçon. L’initiative du groupe De Beers devrait être suivie par une multitude de Maisons de Luxe, qui se limitent aujourd’hui à fournir un certificat « basique » accompagnant la vente de leurs créations.

On peut penser que les efforts combinés des forces publiques, organisations et associations, ainsi que des entreprises, dans les domaines de la prévention, de l’information et de la répression endigueront le phénomène de contrefaçon.

Yoann Rodriguez

Pour en savoir plus :

mercredi 25 novembre 2009

YouTube vers un sous-titrage automatique des vidéos

Youtube va prochainement tenter de mettre en œuvre un sous titrage automatique des vidéos via un processus de reconnaissance vocale.

Outre l'avancée qu'offre ce développement pour les malentendants et la facilité qu'il offrira dans la compréhension des vidéos en langues étrangères (Google Translate permettra de traduire les textes en 51 langues), le "Speech to text" pourrait permettre d'accroître le périmètre d'action des outils se basant sur des analyses sémantiques, c'est-à-dire les moteurs de recherche et les logiciels de veille pour l’essentiel.

Google dès 2008, avait démontré l'intérêt que le « Speech to text » revêtait à ses yeux, à l’occasion des présidentielles américaines (période propice au buzz). En effet, le n°1 du « Search » sur internet permettait via un gadget iGoogle de réaliser des recherches textuelles au sein des discours audio des candidats.

« How does it work ? »

You tube s'appuie sur deux technologies : Automatic Captions et Automatic Timing. Le premier génère automatiquement des sous titres via un système de reconnaissance vocale utilisée par Google Voice. Ce système ne se limite pas seulement à la retranscription des voix humaines mais permet également celle des sons ambiants sur la vidéo. Ainsi l'ensemble des traits sonores captés est retranscrit en bas de l'écran.

Automatic Timing, permet d'éditer la vidéo par l’entrée manuelle de fichiers texte, permettant la retranscription des propos tenus de manière synchronisée avec la lecture du contenu audiovisuel. Cette technologie est actuellement disponible pour l'ensemble des vidéos You Tube, mais en anglais uniquement...

Aujourd’hui le sous-titrage automatique n'est en vigueur que pour les vidéos des 13 chaînes disposant d'un partenariat avec You tube.

...un petit pas pour You Tube, un bond de géant (potentiel) pour la veille

Grand bon "potentiel", car si la technologie permettant le passage de l'audio à l'écrit est en phase d'affinage, il n'est pas certain que les logiciels de veille dont nous disposons aujourd'hui soient en mesure d'isoler et de capter ces textes au sein des vidéos.

Je vous encourage à visiter le blog officiel de Google (et oui YouTube appartient à Google, depuis 2006...) ou une petite vidéo montre les fonctionnalités qui sont offertes par cette mini révolution dans le speech to text...

Il est à souligner que Google n’est pas le seul acteur à se lancer dans le « Speech to text ». France 24 s’est également essayé à appliquer cette technique à ses programmes durant l'année.

On peut également suggérer que de nombreuses dérives sont à venir, dans les retranscriptions textes qui seront faites des contenus audiovisuels. Pour exemple nous pouvons reprendre l'une des parodies les plus populaires du moment, inspirée du film « La Chute »…extrait choisi...

Yoann Rodriguez

Pour en savoir plus:

La CIA Recrute des Américains originaires du Moyen-Orient via des spots publicitaires pour sa lutte contre le Terrorisme

Afin de toucher une communauté qui représente un atout essentiel dans sa lutte contre le terrorisme, la CIA projette de diffuser un spot publicitaire sur les ondes hertziennes (chaines nationales comme "communautaires") ainsi que sur le web à l'attention des "arabo-américains". Le spot qui sera diffusé dans les prochains mois, s'appuie sur les méthodes de story telling à l'américaine.

Mise en scène : Une famille américaine aux origines moyennes orientales est réunie dans une cuisine spacieuse, préparant le repas. Tous sont présents, des enfants aux grand parents dans une ambiance chaleureuse ou chacun est sur son 31 autour d'une table pleine de mets savoureux...
La caméra s'éloigne pour ne plus épier les convives que par la fenêtre, puis s'éloigne de plus en plus jusqu'à obtenir une vision des États Unis depuis l'espace: "Cela vaut la peine de les protéger", souligne la voix off marquée par un fort accent oriental...pour poursuivre par "Votre Nation, Votre Monde".

La semaine dernière, le spot a été diffusé en "avant première" dans le Michigan. Il fut apparemment bien accueilli par une audience composée à majorité de personnes d'origines iranienne.

Après le 11 septembre 2001, la CIA s’était déjà mobilisée pour attirer des spécialistes de l’Islam. Mais les guerres successives en Irak et en Afghanistan lui imposent de passer à la vitesse supérieure. En effet, seuls 13% de ses recrues parlent une langue étrangère selon Europe 1. Le spot conclu ainsi sur "Des carrières dans la CIA".

Ces nouvelles méthodes de recrutement ne sont pas propres à la CIA, les services britanniques ainsi que la DGSE utilisent depuis quelques années le web pour recruter.

Ainsi la DGSE affiche sur le site du ministère de la défense un appel aux candidatures, franc et direct qui démystifie le côté 007:
"Beaucoup pensent que pour postuler un emploi au sein de la D.G.S.E., il faut ressembler à certains personnages de fiction aux qualités sportives inaccessibles, avoir été remarqué par de discrets recruteurs en quête d’agents ou bien posséder les hautes relations permettant d’entrouvrir la porte de cet univers mystérieux.
En réalité, il n’en n’est rien. Si vous envisagez de proposer vos services pour un emploi à la D.G.S.E., la question essentielle est de savoir si vous vous sentez attiré par un métier au service de notre pays, qui procure des satisfactions mais comporte des obligations, toutes hors du commun."

Pour toute demande de renseignement voici l'adresse "postale": Ministère de la Défense, BP 359-07, 75327 Paris Cedex 07.

Yoann Rodriguez

En savoir plus:

mardi 24 novembre 2009

Transparency International: Enseignements du Rapport 2009 (Partie 1)

Le récent rapport de Transparency International (TI), publié le 17 novembre dernier, ne cesse de faire des émules…Le classement ne reflète pas toujours "le ranking" qui résulterait des perceptions et croyances de chacun, conduisant certains d'entre nous à s'interroger et émettre des doutes quand à la fiabilité de cette analyse... Sommes-nous dans l'erreur, ou les critères utilisés par l'ONG sont ils inadaptés ?

Dans ce post nous nous contenterons de faire une analyse descriptive visant à comprendre qui est TI, quels sont les critères employés, ainsi que d'identifier les tendances majeures qui ressortent de ce classement.
Dans un second billet (à venir) nous chercherons à comprendre pourquoi la France occupe la 24ème place de ce classement (- 1 par rapport à 2008), derrière le Qatar, la Suisse, le Luxembourg… En espérant que les mains dans les surfaces de réparation ne seront pas prises en considération dans le cadre du classement 2010…

Mais qui est Transparency International ?

- ONG née en 1993 qui se fixe pour objectif de lutter contre la corruption dans le monde et dont le siège est à Berlin.
- Publication d’un indice de perception de la corruption depuis 1995 et d’un indice de corruption des pays exportateurs depuis 1999.
- TI est implantée sur l’ensemble du globe et se définie elle-même comme un « global network » avec des divisions réparties entre plus de 90 locations.

TI publie deux indices par an visant à faire état de la corruption dans le monde :
- L’Indice de corruption des pays exportateurs (ICPE) : En 1999, Transparency International crée un nouveau classement mesurant la propension des principaux pays exportateurs à verser des « dessous de table », l’indice de corruption des pays exportateurs (ICPE).
- L’Indice de perception de la corruption (IPC).

Les classements réalisés par Transparency international font autorités, puisqu’il existe globalement peu de rapports réalisés par des entités indépendantes. Les travaux menées par TI, sont repris par le FMI ou encore la Banque Mondiale (le Doing Business, de son propre aveu ne prend pas en compte le degré de corruption) ce qui souligne la forte crédibilité associée à ces publications.

Les critiques portant sur l’Organisation : Une indépendance remise en cause…

En consultant le rapport annuel 2008 de Transparency International, on est frappé par le manque de « transparence », c’est le mot, relatif à l’origine des financements dont bénéficie l’organisation. Le problème réside dans l’inexactitude des montants publiés. Les financements sont ainsi hiérarchisés par importance, avec par exemple une catégorie nommée « €500,000 and over ». « What does « and over » mean ??? », €500,001 ou €10,000,000 ???

Le second point que soulève ce rapport annuel, repose sur l’origine des fonds. Parmi la catégorie de financement pré citée se trouve le « Swedish International Development Authority » connu pour être un lobby fort du gouvernement suédois ; l’ « U.S. Agency for International Development » est elle-même une institution reconnue pour ses campagnes d’influence en faveur du gouvernement américain, qui contribue à hauteur d’un montant inconnu compris entre « €200,000 and €499,999 » au budget de l’ONG.

Le flou dans le montant des investissements réalisés est d’autant plus ambigu lorsque l’on se concentre sur les dons concédés par des contributeurs privés. Les financements de multinationales contribuant à hauteur de « €50000 or more annually » comme Shell ou Wal-Mart sont légion.

Kroll est remercié pour son aide « gratuite ». Le nom du cabinet serait lié à de multiples affaires d’influence et de désinformation, au point d'avoir connu de nombreux "accrocs" avec la DST française (OPA : Schneider Electric Vs SquareD par ex.).

Par conséquent, des doutes planent sur l’autonomie de cette ONG, qui sans être opaque est très loin d’incarner la transparence que son nom évoque.

Soyons clair, ce poste n’a pas pour objet d’attenter à la porté du travail réalisé par cette ONG, comme pourrait le laisser transparaître les derniers écris. Il vise néanmoins à éclairer des zones d’ombre, ou du moins mettre le doigt sur des points qui méritent des explications complémentaires.

Sur quoi se base l’IPC ?

L’IPC affiche un classement des pays par degré de corruption. Il indique le degré de perception perçu relatif au secteur publique d’une nation. Ce degré de corruption est établit par confrontation d’études menées par différentes entités indépendantes. Il repose donc sur des études menées par des "partenaires externes". Néanmoins, toutes les études n’incluent pas la totalité des pays. Pour intégrer le classement de TI, un pays doit avoir fait l’objet d’au moins trois études différentes. Le nombre d’études utilisées est donc variable : de 3 à 13.
Une note inférieure à 3 est constitutive pour l’agence de l’existence d’un niveau de corruption élevé au sein des institutions étatiques.

Les critiques du Classement

L’Observateur OCDE, soulignait qu’une « partie des critiques dont il fait l’objet porte sur la méthodologie d’enquête. Selon certains, l’indice est faussé du fait du dimensionnement inégal des enquêtes dans les différents pays ». Le nombre d’études utilisées pour définir le degré de corruption n’est ainsi pas le même : 9 pour Singapour, 6 pour la France, 3 pour Cuba, les Seychelles et autre Cap Vert, Sainte Lucie (Caraïbes) ou Somalie.

Autre problème souligné, ce classement ne se base pas exclusivement sur des données relatives à la comptabilisation de faits, une part des résultats publiés sont le fait de perceptions de la corruption… N’extrapolons pas au point de dire que ces études ne suivent pas une démarche scientifique, mais soulignons que les résultats publiés sont en partie la résultante de perceptions, croyances. Il faut également noter que les données physiques dont dispose l’ONG sont elles-mêmes à prendre avec des pincettes, car leur qualité dépend de l’indépendance de la Justice et de la qualité de ceux qui l’appliquent dans les pays considérés.

Enfin cet indicateur se base sur la « destination de la corruption » : qui sont les pays qui acceptent les pots de vin ? Ce qui explique la présence des pays en développement en « queue de peloton » et la création en 1999 de l’ICPE afin d’obtenir une approche plus globale des phénomènes de corruption.

Si des doutes relatifs à la méthodologie existe, il est à souligner que la publication de ces classements a permis une prise de conscience de l’opinion publique des phénomènes de corruption qui gangrènent l’économie mondiale. Ce qui est en soi l’objectif premier de cette ONG.


Les Enseignements du classement

La Nouvelle Zélande (9.4) est le pays le plus « probe » du monde, suivi par le Danemark (9.3), Singapour et la Suède (tout deux 9.2). La Somalie précédée de l’Afghanistan apparaissent comme les pays les plus corrompus…

Premier Constat : la pauvreté et les conflits armés semblent conduire à la corruption. Ceci n’est en soi pas une révélation, mais la relation causale est mise au premier plan au travers de ce classement. La Birmanie, l’Irak, le Soudan restent au fond du classement, ne dépassant pas les 1.5 points, et donnant plus de poids encore à la constatation précédente. Ce constat est souligné par le FMI : la corruption accentuerait : l’inégalité sociale (différents taux sont considérés : mortalité infantile et juvénile, abandon scolaire…) et économique, la pauvreté (baisse PIB/hab.), la baisse de recette fiscale... Le problème réside dans la résolution de l’éternelle question : de qui de l’œuf ou de la poule ? La pauvreté et les guerres sont elles à l'origine de la corruption ou est ce l'inverse?

Concernant les « fameux » BRIC : Le Brésil est apparemment le pays le plus « vertueux » des quatre en se classant au 75ème rang, suivi de près par la Chine : 79ème (3.6), l’Inde : 84ème (3.4) et la Russie 146ème (2.2). Ces pays étant des moteurs de l’économie mondiale, il est à craindre qu’ils deviennent également des moteurs de corruption à l’échelle internationale. Le classement de ces quatre nations souligne également l’impact faible des considérations éthiques dans les décisions d’investissements directs à l'étranger.

D’un point de vue général les pays en développement sont en bas de classement, mais les pays développés ne sont pas « épargnés ». TI encourage les pays développés à adopter une attitude plus transparente concernant l’attribution de contrat public.

Le Portugal est classé 35ème (5.8) à quatre "longueurs" du Brunei (5.5)… Pour information voici ce qu’affiche Wikipedia pour la recherche « Brunei » à hauteur de la section politique : « Le pays est une monarchie islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l'Université, chef de la police et Commandeur des croyants, depuis l'abolition de la Constitution en 1962 ». Et voici pour le Portugal : « Le Portugal est un État unitaire à régime parlementaire unicaméral fondé sur la Constitution Portugaise du 25 avril 1976 (constitution modifiée en 1982, 1989, 1992, 1997, 2001 et 2004). Les trois principales composantes du pouvoir sont le président de la République et le gouvernement, l'Assemblée de la République, et la justice. La Constitution accorde la division ou la séparation des pouvoirs entre les branches législatives, exécutives, et judiciaires. Le président de la République, qui est élu pour un terme de cinq ans ». Cela n’est qu’une simple constatation, mais l’on peut penser que la concentration des pouvoirs aux mains d’un seul homme, d’une seule famille, ne doit pas favoriser la lutte contre la corruption. On peut donc s'étonner de la place du Brunei par rapport à d'autres pays dans ce classement.

La Place de la France …

La France est, selon le classement de TI, l’un des pays les plus corrompus des pays riches. Elle régresse d’une place par rapport à l’année précédente, pour n’apparaître qu’à la 24ème place. Elle se situe loin derrière la Suisse, le Luxembourg, le Qatar ou Singapour qui occupent la première place… Il est à souligner que le Président Sarkozy en mars 2009 considérait la Suisse comme un paradis fiscal, en se référant aux critères définis par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Ainsi en mars, l’OCDE communiquait aux membres du G20, une liste de paradis fiscaux, parmi lesquels figuraient la Suisse, le Luxembourg, l’Autriche, Hong Kong et Singapour, tous classés dans le top 20 du rapport de TI. Ces pays sont ainsi considérés comme paradis fiscaux car ils «ne fournissent pas d’informations bancaires aux autorités fiscales des autres pays dans le cadre d’une affaire d’évasion fiscale ».

Même si paradis fiscal ne signifie pas corruption, il est à minima synonyme « d’opacité ». Un paradis fiscal est une boîte noire, pouvant servir à des opérations de blanchiment, fraude ou évasion fiscale. Les gouvernements décident des lois qui régissent leurs pays, ils sont donc responsable de l’opacité qui y règne. Or l’’opacité facilite la corruption. La Suisse, le Luxembourg, Singapour ou Hongkong devraient donc figurer à des niveaux bien plus bas du classement, au lieu des toutes premières places.

Nous chercherons dans un prochain billet à expliquer le classement de la France au sein de ce classement…

Yoann Rodriguez

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