Lire la première partie du billet « le succès du réseau Facebook expliqué par les théories sociologiques ».
Les limites de la capacité de socialisation du réseau.
- 60% des utilisateurs considèrent le temps consacré aux réseaux sociaux comme superflu,
- 70% des moins de 30 ans disent y consacrer trop de temps.
(Source : Labo.Atypicom.fr)
La principale critique faite aux réseaux virtuels, et à Facebook en particulier, est le temps passé sur la plateforme virtuelle en éludant le réel. Les applications smartphone ont accentués ces critiques, l’utilisateur est aujourd’hui relié en permanence au réseau.
Au-delà de cette notion de perte de temps et de désocialisation dans le réel, c’est bien l’outil même qui doit être remis en cause.
L’exacerbation du phénomène d’appartenance peut pousser certains à se construire une personnalité virtuelle. La photo de profil retouchée et le profil plus ou moins "relifté" sont monnaie courante. En effet, le fait de ne montrer que ce que l’on veut bien montrer, peut donner l’impression à certain que la communauté virtuelle est moins cruelle que le monde réel.
Par ailleurs, le pouvoir de l’individu sur la communauté et de la communauté sur l’individu induisent de nouveaux phénomènes.
En effet, la capacité qu’a l’utilisateur d’accepter ou de refuser un ami, lui offre un pouvoir nouveau. Le fait de pouvoir sélectionner ce qu’il veut bien montrer aux autres induit des relations à tendance manipulatrice de transformation de la réalité. La construction de son profil est un exercice hautement narcissique et de tentative de contrôle de l’image que les autres peuvent avoir de soi.
Enfin, le pouvoir coercitif du groupe peut être un élément pesant dans l’épanouissement de l’individu. La quête perpétuelle de la validation par le groupe ne peut amener qu’à l’uniformisation comportementale des membres du groupe.
La prospective paroxysmique de ce réseau, nous conduit à un modèle proche de la structure panoptique selon Bentham, dans laquelle, rien ni personne ne peut être caché.
Les nombreuses critiques sur l’emprise que peut avoir Facebook sur la vie privée et la remise en cause des valeurs de séparation du public et du privé semble néanmoins nous préserver de telles dérives.
Conclusion
Facebook apparaît donc comme un outil de prolongement des liens sociaux du réel dans le virtuel. Il répond à son objectif premier de maintenir le lien et de renforcer les communautés.
Il est aujourd’hui essentiel d’apparaître sur Facebook, beaucoup d’évènement ne sont annoncés que via le réseau.
Les entreprises s’y mettent également afin de promouvoir de nouveaux produits ou un salon.
Quelques dérives peuvent être signalées mais ne semblent pas inhérente au réseau mais bien aux individus qui le compose. Cette plateforme répond à des besoins essentiels de socialisation de l’individu dans un monde en perte de liens.
Aujourd’hui, le phénomène d’attirance par la nouveauté semble se résorber avec une baisse significative du nombre d’inscrits en Amérique du Nord. De nouveaux outils tels que « Allocité » ou les applications smartphone répondent à une vraie demande du marché en termes de service d’information.
Il apparaît évident que l’outil n’en est qu’à ses balbutiements. L’avenir nous réserve de grandes innovations dans ce domaine, tels que le profilage publicitaire, la réalité augmentée et une multitude d'applications informationnelles au service de la personne.
Antoine HILLION
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